La Fanfarrosoir

La Fanfarrosoir est née avec le siècle, en l’an 2000, sur l’initiative de deux musiciens de la Bête a bon dos, également membres de l’ARFI (Association à la Recherche d’un Folklore Imaginaire) de Lyon, les saxophonistes Alain Rellay (décédé en 2018) et Jean-Paul Autin. Elle a vu le jour sous l’égide de l’Arrosoir, à Chalon (un lieu de jazz et musiques de traverse) qui a fait connaître son existence auprès des musiciens du département et lui a offert d’héberger ses répétitions durant les premières années. C’est d’ailleurs en référence à ce lieu aujourd’hui disparu, dont elle fut une fidèle compagne de route, qu’elle a choisi son nom, qui est la contraction de fanfare et d’arrosoir.

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La Fanfarrosoir regroupe environ 25 musiciens basés en Saône-et-Loire. Ils se retrouvent régulièrement pour répéter à Cortambert, dans la salle que le Foyer Rural met gracieusement à leur disposition. A vingt-cinq ans, donc en pleine jeunesse, c’est une fanfare jardinière bio, sans aucun adjuvant, au répertoire frais et dansant, constitué d’airs traditionnels et de musiques du monde, auxquels s’ajoutent des compositions de musiciens issus des musiques de jazz d’aujourd’hui, marquées par leurs multiples métissages. Tous ces morceaux sont arrangés ou réarrangés pour la Fanfarrosoir par Jean-Paul Autin.

D’emblée, la Fanfarrosoir a cherché une cohérence entre son projet artistique et son projet « politique », au sens noble du terme. Son projet artistique est celui d’une fanfare directe d’accès mais non simpliste. Elle a ainsi choisi de ne pas piocher dans la variété où la reprise d’airs célèbres. Son but est de faire entendre de belles musiques d’aujourd’hui, souvent méconnues, mais dont le caractère frais et rythmé peut toucher spontanément tous les publics, de l’amateur au non averti.

Le projet éthique de la Fanfarrosoir est double. D’abord, apporter de la musique là où il y en a peu, et pour des personnes qui fréquentent peu les institutions culturelles ou les salles de concert. Cela l’a souvent conduite à aller jouer en milieu rural, dans de petits villages, et pour les associations qui animent et font vivre ces villages.

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Elle y a accompagné des événements traditionnels dans les communes, tels que brocantes, marchés artisanaux, randonnées pédestres, feux de la Saint-Jean, fête des jonquilles, marathons, événements de sensibilisation à l’écologie et l’environnement etc.

Elle a aussi été invitée par des associations qui organisent des événements culturels : Ciné-Pause à Donzy le National, Jazz Campus à Cluny, Détours en Tournugeois, Chevagny Passions à Chevagny-sur-Guye, les Conviviales de Nannay, dans la Nièvre (festival de cinéma), « Et pourtant elle tourne », toujours dans la Nièvre, tournée de deux jours dans de petits hameaux sur le modèle des commerçants ambulants…

Elle a également joué pour différents festivals des soupes (Le Creusot, Tournus, Chalon), à Charnay pour l’anniversaire de la Bibliothèque Départementale, à Mâcon pour les festivités du 8 décembre, à Chalon pour les Montgolfiades et la Semaine de la Solidarité Internationale, à Dole pour le Championnat du monde de fanfares (prix du public)…

A plusieurs reprises, elle a organisé de son propre chef des opérations baptisées Allo Fanfare. Dans un village et ses hameaux, les particuliers avaient pu auparavant nous contacter pour commander la livraison de la Fanfarrosoir à domicile, dans leur jardin. A charge pour eux d’y inviter voisins et amis, afin que chaque concert ne soit tout de même pas trop confidentiel. Ce furent toujours de très belles et sympathiques opérations.

Dans cet esprit, la Fanfarrosoir a accumulé depuis près de 25 ans une liste impressionnante de prestations, dans les lieux et les contextes les plus divers.

Le deuxième aspect du projet politique de la Fanfarrosoir, c’est d’aller dans des lieux peuplés de ce que les institutions nomment « des publics empêchés ». Là, nous avons souvent rencontré des personnes chez qui notre musique entrait en résonnance plus fort que partout ailleurs, et nullement empêchée par quoi que ce soit, nous faisant vivre à tous, musiciens et auditeurs, des moments rares et d’une grande intensité.

La Fanfarrosoir a ainsi donné des concerts à l’hôpital psychiatrique de Sevrey, au foyer pour handicapés de Bergesserein, dans plusieurs EHPAD ou encore auprès des migrants et demandeurs d’asile hébergés au PRAHDA de Chalon. Durant la période du COVID, et sans demander la permission à personne, la Fanfarrosoir a mis en musique à plusieurs reprises le marché de Chalon-sur-Saône, y amenant une petite bouffée d’airs à la plus grande joie d’une population alors sevrée de concerts.

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Enfin, le dernier signe distinctif de la Fanfarrosoir est son goût pour les rencontres musicales. En 2010, elle s’est unie à l’Autre Atelier de l’association Musique Pluriel pour une saison, afin de monter un répertoire commun chorale/Fanfare, qui a été joué lors de plusieurs concerts. Opération renouvelée 14 ans plus tard, en 2024, sur un répertoire réunissant 15 instrumentistes et 25 chanteurs, de nouveau arrangé par le chef de chœur de l’Autre Atelier, Robin Limoges.

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En 2013, la Fanfarrosoir s’est rendue au Bénin, grâce à la fanfare béninoise Eyo’nle, qui lui a permis sur place de répéter et de faire des concerts avec plusieurs fanfares locales.

On peut citer encore les rencontres avec la fanfare la Pekno de Crest (26) en 2014, la Fraternelle de Saujon (17) en 2016, la Fanflûte de Rochecorbon (37) et Ktipietok Orkestar de Clermont-Ferrand en 2018, la Fanfarone et la Fanfare du Boucher de Nancy en 2019.

Bref, la Fanfarrosoir est une fanfare buissonnière, comme l’école du même nom, c’est-à-dire que ses plus grandes réussites ne se traduisent pas par la remise de prix d’excellence mais par les nombreux instants de bonheur partagé lors de ses concerts.

Et ce depuis un quart de siècle !

Pour vos yeux et vos oreilles

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